ONU et handicap : nouvelle offensive contre les institutions

ONU et handicap : nouvelle offensive contre les institutions

ONU et handicap : nouvelle offensive contre les institutions

Le Comité des droits des personnes handicapées de l'ONU repart au combat contre l'institutionnalisation en vigueur partout dans le monde. 20 pages de directives pour dénoncer ce système discriminant, voire "maltraitant". Des voix ripostent...

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Guider des Etats membres

Ces « lignes » sont destinées à guider et à soutenir les États membres dans leurs efforts pour « réaliser le droit des personnes handicapées à vivre de manière autonome et à être incluses dans la société » et leur « fournir l'opportunité de quitter les institutions », quitte à priver ces dernières de moyens financiers. Elles doivent servir de base à la planification des processus de désinstitutionalisation mais aussi à la prévention de l'institutionnalisation.

Un impact néfaste

Le comité demande donc aux Etats de « légiférer afin de criminaliser la détention sur la base du handicap et l'institutionnalisation » et de « reconnaître dans la loi que l'institutionnalisation fondée sur le handicap  représente une forme prohibée de discrimination ».

Une définition au sens très large

Le comité définit l'institutionnalisation au sens très large, bien au-delà des murs des établissements médico-sociaux. Dix critères ont été choisis, qui peuvent également faire référence à l'habitat inclusif, des petites unités de vie au cœur de la cité qui restent pilotées par le secteur médico-social ; ils font par exemple référence au partage obligatoire d'auxiliaires de vie, à l'absence de pouvoir sur les décisions du quotidien ou sur le choix des personnes avec qui l'on partage son lieu de vie, ....

La France dans le collimateur

Dans ce domaine, comme de nombreux pays, la France est, elle aussi, dans le collimateur. A la suite de son audition en août 2021, l'ONU rend son verdict sur sa politique menée en faveur de personnes handicapées. Vingt pages de recommandations sans concessions qui poussent à métamorphoser notre système (article en lien ci-dessous).

Ce verdict n'y va de main morte, déplorant en préambule « une législation et des politiques publiques fondées sur le modèle médical et des approches paternalistes du handicap », égratignant au passage notre loi de 2005 pourtant considérée comme un modèle du genre qui « met l'accent sur l'incapacité des personnes handicapées et fait de l'institutionnalisation la norme »...

Ripostes...

Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée aux Personnes handicapées, a réagi le 14 septembre lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis), précisant qu'elle ne croyait pas à la possibilité de fermer tous les établissements. « Avec l'inclusion scolaire, l'ouverture des établissements et services d'aide par le travail (Esat) sur le monde du travail, nous sommes dans cette dynamique de désinstitutionalisation, justifie-t-elle. Pour aller plus loin nous devons encore développer les services à domicile, les solutions de répit... »...

De son côté, le Groupe polyhandicap France s'indigne : 

« Pourquoi nous empêcher d'opter pour l'établissement en appelant à sa fermeture ?, interroge-t-elle.  L'inclusion, oui, mais pas n'importe comment ! » Elle dénonce un « groupe de gens qui prônent l'inclusion dans la cité y compris pour des personnes dont ils ne connaissent ni les besoins ni les difficultés. A n'importe quel prix ! ».


HANDICAP.FR